Conférence de Gaétan Héroux, activiste anti-pauvreté militant avec la Coalition Ontarienne Contre la Pauvreté (OCAP)
Ensemble nous pourrons manger, divisés nous resterons affamés
Le radicalisme militant des chômeurs d’avant-guerre et les leçons qu’on peut en tirer aujourd’hui.
Peu d’encre a coulé au sujet de la lutte des chômeurs de Toronto durant la période précédant la Seconde Guerre mondiale. Au tournant du vingtième siècle, les chômeurs de Toronto s’organisaient et protestaient déjà contre les mesures prises par les autorités, forçant les demandeurs à fendre de la pierre pour obtenir leurs prestations. Au cours de la Grande Dépression, les chômeurs de Toronto ont affronté les forces policières et les autorités dans le cadre de leur lutte pour de meilleures conditions de vie et pour l’acquisition du droit d’assemblée dans les parcs publics. Ils s’organisaient pour dénoncer leurs conditions d’existence et la surpopulation au sein des refuges de la ville. Ils demandaient l’abolition des auberges et l’attribution d’aide en espèces pour l’accès au logis. Dans les banlieues, les organisations militantes radicales d’ouvriers repoussaient les huissiers et protégeaient les familles de chômeurs contre les évictions. Les mêmes organisations occupaient les bureaux de secours direct, gardant souvent les administrateurs en otages pendant de longues heures, jusqu’à ce que leurs demandes de hausses de prestations soient respectées.
Les bénéficiaires de secours direct refusaient souvent le travail qui leur était proposé et tenaient des grèves pour attirer l’attention populaire sur leurs conditions de vie. Ils revendiquaient un secours direct accru ainsi que des versements en argent plutôt que des coupons alimentaires. Des délégations de chômeurs issues des organisations ouvrières se rendaient, avec plusieurs supporters, aux conseils municipaux afin d’obtenir des politiciens des emplois ou de meilleurs versements. Souvent, les chômeurs se faisaient violemment expulser de ces locaux par les autorités locales qui refusaient de recevoir leurs délégations. Les organisateurs de ces associations militantes se faisaient régulièrement arrêter, parfois durant des raids nocturnes, par les autorités dévouées à écraser leur mouvement.
Malgré le fait que les combats des chômeurs de Toronto et ses banlieues, comme ceux de leurs camarades du Québec, ont jeté les bases pour les réformes majeures acquises au cours des années 1940 comme l’assurance-chômage, l’assurance santé et la construction de logement sociaux, bien peu en est connu. Bien que l’information sur le sort des pauvres de cette période soit abondante, il est difficile de trouver des documents concernant le mouvement ouvrier militant.
Au cours des cinq dernières années, Gaétan Héroux, un activiste anti-pauvreté militant avec la Coalition Ontarienne Contre la Pauvreté (OCAP), a recherché de tels documents et sources. Vous êtes donc invités à passer une soirée en sa compagnie, partager son savoir et discuter sur la question du radicalisme militant des chômeurs d’avant-guerre et les leçons qu’on peut en tirer aujourd’hui.
19h30, à l'Agitée au 251 rue Dorchester à Québec
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