Que ce soit aux mardis de l'anarchie, dans des réunions d'organisation de manifestation politique ou sur des blogues qui commentent les actions des mouvements sociaux, tôt ou tard, surgit toujours un malaise entourant la question de la violence. Cela révèle qu'un débat non résolu persiste: le fameux débat « violence » vs « non-violence ». Souvent évité ou contourné pour limiter les retraits de solidarité, ce débat est le plus souvent tenu à mots couverts et traité comme insoluble. En caricaturant à peine, on s'imagine que chez les activistes, il y a deux camps qui n'arriveront jamais à se comprendre. D'un côté les Blacks Bloc et les insurectionnistes qui n'hésitent pas à détruire ou endommager de la propriété privée pendant ou en dehors des manifestations, voir à s'en prendre aux flics ou même à prôner le sabotage, l'attentat à la bombe ou l'assassinat politique, se réclamant d'une tradition anarchiste violente lointaine ou contemporaine. De l'autre, les activistes non violents qui multiplient des tactiques qui peuvent être légales et illégales selon le contexte politique (marches, pétitions, tractage, sit-in, théâtre de rue...) s'inspirant beaucoup des mouvements sociaux des années 60 et 70. Non seulement la réalité n'est pas si tranchée, mais le caractère redondant de la question dans plusieurs discussions collectives démontre qu'il vaudrait peut-être la peine d'en parler autrement qu'en se campant dans une position et en la défendant.
C'est ce qui est proposé cette semaine aux mardis de l'anarchie. Inspirée par un chapitre du livre Anarchy Alive, une discussion sera animée autour des questions suivantes: qu'est-ce que la violence? Quelles sont les limites des différentes définitions qu'on peut en donner? Quels critères ou quels arguments nous permettent de juger si la violence peut être justifiée? Quelles sont les limites de ces arguments? Est-ce que l'expérience de la violence peut être en elle-même libératrice ou radicalisante? Quoi penser de la violence en contexte de révolution ou d'insurrection armée?
Lectures suggérées
CHURCHILL, Ward (1998), Pacifism as Pathology, Arbeiter Ring Publishing
GELDERLOOS, Peter (2007), How non-violence protect the State, South End Press.
GORDON, Uri (2008). « Peace, Love and Petrol Bombs », Anarchy Alive. Anti-Authoritarian Politics from Ptractive to Theory, Chapitre 4, London: Pluto Press, pp. 78-108.
1.6_-_Violence.pdf
KURLANSKY, Mark (2008) Non-violence: The History of a Dangerous Idea, Random House, 203 pages.
LAKEY, George (2001), Nonviolent Action as the Sword that Heals
À venir
Mardi le 20 avril: Projection de « la quatrième guerre mondiale »
Mardi le 27 avril (à la page noire) : Présentations de livres
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il a pas tort...
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